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L ONCLE CHARLES

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Lorsque l’on observe la filmographie du réalisateur Etienne Chatiliez, une chose nous saute aux yeux : la qualité inégale des différentes œuvres de l’artiste. Comprenez-moi, d’un côté on a les magnifiques La vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle, Le bonheur est dans le pré, Tanguy. Des bijoux de drôleries analysant de manière acerbe et caustique des phénomènes de société intelligemment mis en scène. Face à ces belles réalisations, une liste un peu plus malheureuse, Doggy bag, Agathe Cléry et La confiance règne. Avec son nouveau film,  L’oncle Charles, il inaugure une troisième catégorie, un entre-deux plus ou moins heureux.

Nous sommes entraînés au beau milieu d’une arnaque visant à délester de sa fortune ou plutôt de son héritage, un riche homme d’affaire néozélandais (Eddie Mitchell) ayant quitté la France cinquante ans plus tôt. Ce dernier recherche la sœur qu’il a abandonné après l’accident mortel ayant coûté la vie de ses parents. Face à lui, Corinne (Valérie Bonneton), clerc de notaire et conseiller municipal, habituée aux petites combines, décide de lui créer la famille qu’il recherche. Pour l’y aider, elle entraîne avec elle son amie d’enfance Louise (Alexandra Lamy) et toute sa famille. Les ennuis débutent lorsque le millionnaire apprend l’erreur de diagnostic dont il a été victime et décide donc de profiter de sa nouvelle famille en s’envolant pour la France.

Ce cadre, manquant un peu de surprise concédons le, est la zone de jeu où s’épanouissent à merveille Valérie Bonneton, déjà hilarante dans Les petits mouchoirs, et son acolyte madame oscar du meilleur rôle masculin. C’est clairement ce duo de choc qui sauve le film, l’alchimie entre les deux actrices est parfaite et l’on ressent clairement la complicité qui existe entre elles. Le tandem n’est pas sans rappeler une adaptation féminine des différents Pierre Richard/ Gérard Depardieu, De Funès/ Bourvil etc… A l’heure de la parité, cela comble un manque qui se faisait cruellement sentir  dans le cinéma, et pas uniquement le cinéma français d’ailleurs. Néanmoins face à ce duo qui fonctionne à merveille, on pourra regretter la prestation monsieur Mitchell, chose surprenante comparé à ses prestations habituelles, qui nous fait mettre en doute l’essence même du personnage qu’il campe. Le rustre amateur de rugby, bourru, coiffé en permanence d’un bandana et arborant tatouages maori, est beaucoup trop proche de la caricature pour que l’on se laisse emporté par son histoire.  Notons cependant de jolis seconds rôles, très bien interprétés, en particulier le petit nouveau qui grimpe,  Thomas Soliveres, déjà vu dans Intouchables et sur scène aux côtés de Lise Renaud dans le magnifique Harold et Maud.  

Gageons donc que L’oncle Charles ne marquera pas forcément les esprits, mais faute de mieux, il fait une très bonne alternative au terne John Carter  et vous permettra de découvrir un duo, qui je l’espère, sera prochainement reformé à l’écran.

 

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