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The Mandalorian : Notre critique de la saison 1

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Elle arrive enfin en France ! La tant attendue première série live se déroulant dans l’univers de Star Wars : The Mandalorian !

[Pour ne pas être spoilé, cet article a été flouté par précaution. Si vous souhaitez le lire, passez votre souris sur les paragraphes].

Le fait de voir Star Wars se décliner en série live avait pourtant été annoncé et esperé par Georges Lucas lui-même depuis les années 80 et il y a même eu un première tentative tournée courant 2008 (sous le nom de travail « Star Wars Underworld ») mais qui fut avortée pour des raisons budgétaires.

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Depuis 2012, année du rachat de la franchise par Disney, l’immense studio américain fait feu de tout bois et met en chantier plusieurs films et dessins animés ainsi que plusieurs concepts de série live dont la première a sortir sur la plateforme Disney+ : The Mandalorian donc.

Au sortir d’une nouvelle trilogie rencontrant un gigantesque succès commercial mais provoquant une violente division parmi les fans de la première heure, The Mandalorian était par conséquent attendue au tournant avec une grande méfiance. Qu’en est-il au final ?

Les premières minutes annoncent la couleur : une musique aux accents de western spaghetti spatial, des décors inquiétants et de sombres personnages aux desseins qui ne le sont pas moins. Il est question ici de trancher avec l’approche quelque peu « mainstream » de la trilogie « Disney » pour s’adresser directement aux fans de ce qu’on appelle « l’univers étendu », en se détournant des histories centrées autour de la famille Skywalker et de la force pour nous parler des brigands, des chasseurs de primes, des trafiquants qui peuplent cet univers.

Le héros éponyme est masqué, charismatique et ses pisto-lasers sont plus bavards que lui. Le premier épisode instaure donc un récit « westernien » riche en action, tension et rebondissements qui s’adresse a priori aux cowboys qui sommeillent en nous. Tout ceci semblerait un peu ton sur ton si la série n’avait pas l’idée de génie d’introduire un élément dramatiquement antinomique : cette créature nommé sobrement « l’enfant » mais que tout le monde surnommera affectueusement « Baby Yoda » ! L’équation Star Wars est alors établie. Ces récits épiques et régressifs de guerres stellaires mêlés subtilement à des éléments de pure mignonnerie, des personnages « doudou », rigolos et attachants qui feront fondre les cœurs et amuseront les plus petits.

Estimée à 100 millions de dollars, il s’agit d’une des séries les plus chères jamais produites mais néanmoins d’une série avec ses contraintes inhérentes. Par conséquent on ressent fatalement comparé aux longs métrages récents une certaine efficacité économique dans la mise en scène. Toutefois grâce aux dernières technologies de tournage numérique, Disney et le créateur/producteur Jon Favreau parviennent néanmoins à fournir un spectacle surprenant, généreux en action avec un grand soin porté aux costumes et effets spéciaux et une impressionnante variété de paysages exotiques.

On peut saluer dans les premiers épisode la volonté de ne pas installer plusieurs intrigues simultanées avec des protagonistes plus ou moins pertinents. Non, on reste concentré sur la quête du mandalorien et les nombreuses péripéties qu’il rencontre. Le récit avance ! Très vite, la série parvient à instaurer ce sentiment que la petite histoire de ce chasseur de prime croisant la route d’un mystérieux enfant vert aux oreilles pointues va devenir décisive, grandiose, voire poignante. Et ce sentiment perdure durant les trois premiers épisodes.

On enchaîne les rencontres incongrues, les courses poursuites, les rebondissements, les épreuves, les trahisons et les règlements de compte. Toujours poussé par le récit on explore à chaque scène un peu plus de l’univers impitoyable du mandalorien, amusé ou touché régulièrement par les interventions de Baby Yoda bien sûr.

En bref, tout va bien jusqu’à ce que malheureusement le récit se mette à faire du surplace en répétant plus ou moins la même formule « Mandalorien doit protéger Baby Yoda » d’un épisode à l’autre, en changeant simplement les antagonistes et le contexte. Sans être pour autant désagréables, ces péripéties quelque peu dispensables nuisent à l’élan des premiers épisodes et crée une impression de redondance. Le spectacle est toujours là (et de qualité) mais l’intérêt se dilue.
Heureusement les deux derniers épisodes nous remettent sur les rails et parviennent à conclure brillamment la saison dans les larmes et le sang, tout en ouvrant élégamment vers l’inévitable saison 2.

La trame de la saison 1 s’avère donc dans l’absolu « satisfaisante » mais les enjeux semblent au final manquer d’ampleur. On croirait que les trois épisodes centraux semblent avoir été conçus justement pour donner artificiellement une échelle supérieure à l’histoire en y ajoutant moult personnages à rencontrer et planètes à explorer, mais aucun changement drastique à la situation mise en place. Assumer la portée relativement minimaliste du récit aurait peut-être été plus judicieux au final. A noter que Taika Waititi, réalisateur en vogue de Thor Ragnarok et de l’excellent Jojo Rabbit réalise avec brio le dernier épisode de la saison !

Concernant le casting, pas de superstars en vue, beaucoup de petits nouveaux (comme Gina Carano) et quelques voix et visages familiers du cinéma et de la série comme Pedro Pascal (Game of Thrones), Carl Weathers (Rocky), Giancarlo Esposito (Breaking Bad) mais aussi Nick Nolte, Werner Herzog et Clancy Brown. Du très haut niveau donc, mais on saluera surtout la performance ténébreuse et inspirée de Pedro Pascal en mandalorien, uniquement grâce à sa voix et à son langage corporel.

En conclusion, on aura pu entendre que les déçus de la trilogie Disney (qui ont la chance d’avoir ce fameux cousin d’Amérique qui leur envoie les épisodes en VHS par la poste…) considèrent The Mandalorian comme à la fois le renouveau et le retour au « vrai » Star Wars !

On peut certes reconnaître que plastiquement la série parvient à correctement reproduire l’allure sombre, poussiéreuse, usée du premier film de 1977 tout en nous proposant enfin de sortir de la saga familiale Skywalker pour s’étendre vers d’autres héros et enjeux dans cet univers immense. Mais on peut aussi noter qu’elle le fait extrêmement prudemment dans la mesure où chaque élément introduit dans la série fait toujours référence à un élément très familier et connu de l’univers Star Wars. Par exemple, le mandalorien est un pseudo-Boba Fett, l’enfant n’est en effet qu’une version « bébé » et mignonne du mythique Yoda au final, les stormtroopers, les jawas, les droids, les véhicules, les créatures, les planètes, tout fait écho à quelque chose déjà vu dans les films. En somme on ne crée pas grand chose de nouveaux ou imaginatif mais on emprunte plutôt un univers bien balisé pour y raconter une histoire.

Une façon pour Disney de rassurer un bon coup les fans et de conquérir mine de rien un tout nouveau public (Qui peut résister à la bouille de ce véritable Gizmo des années 2020 ? QUI ?!), mais en ne se risquant pas non plus à explorer des terrains trop sauvages, tant ils ont pris note des réactions parfois démesurées qu’avait pu provoquer l’épisode 8 de Rian Johnson. Peu importe au final, puisque le plaisir régressif et le souffle épique (même s’il est un peu court parfois) est au rendez-vous, nous laissant fiévreux d’enthousiasme pour une saison 2.

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