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Troisième journée du procès de Nordhal Lelandais : les proches d’Arthur Noyer s’expriment

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La troisième journée du procès de Nordhal Lelandais s’est ouvert mercredi 5 mai 2021, devant la cour d’assises de Savoie.


La troisième journée d’audience de Nordhal Lelandais, jugé pour le meurtre d’Arthur Noyer, est consacrée à l’audition de nombreux témoins qui ont été proches de la victime, Arthur Noyer, lors de la soirée du crime, et de l’accusé Nordhal Lelandais pendant cette période cruciale du 12 avril 2017, où le jeune militaire a disparu à Chambéry.

Dès 9h00, la parole est donnée à Vincent, 25 ans, intervenant depuis le Bretagne en visioconférence. Il faisait partie du même bataillon de chasseurs alpins qu’Arthur Noyer. Ayant eu Arthur pour parrain dans les sections armées, il le décrit comme quelqu’un d’adorable puis évoque la soirée de mardi durant laquelle, en groupe, ils vont boire des bières dans les bars jusqu’à 22h00 et repassent au régiment pour acheter de la cocaïne à un autre soldat, précisant qu’Arthur n’en avait pas consommé.

Ils sont ensuite allés en boite de nuit dans le centre de Chambéry, au RDC. Durant la soirée, Vincent constate qu’Arthur s’est fait mettre dehors de l’établissement. Il le retrouve à l’extérieur et constate que ce dernier est joyeux mais pas totalement ivre. Il décide d’aller chercher sa veste mais à son retour, Arthur a disparu. Vincent retourne en discothèque pensant que son ami n’est pas ivre au point de se mettre en danger.

Et pourtant, une vidéo le présente allongé au sol. Deux hommes s’approchent de lui et lui volent son téléphone. Sans se défendre, il demande de l’aide à une femme de 29 ans qui appelle les forces de l’ordre et reste avec lui le temps que la police arrive. La jeune femme n’a pas le souvenir d’un garçon violent, bien au contraire. Cette intervention a permis à Arthur de récupérer son téléphone. Vincent rapporte avoir pris connaissance le lendemain de trois appels manqués d’Arthur, vers 3h00 du matin, sans message. Inquiet de ne pas le voir le lendemain dans sa chambre, il décide, après sa journée de travail de partir à la recherche du jeune homme avec d’autres membres du bataillon. Les questions fusent et en arrivent à chercher à savoir où serait allé Arthur Noyer après une telle soirée et par quel chemin. Vincent enchaîne « Nous utilisions principalement les grands axes. Saint Baldoph c’est pas du tout la route.« 

Une affirmation contraire à celle affirmée par N.Lelandais mardi, qui avait dit avoir pris en stop Arthur Noyer, très énervé, pour le conduire à Saint-Baldoph, un village de la périphérie de Chambéry, pour aller chercher un ami pour rentrer en ville afin de régler ses comptes avec un adversaire. Tous les amis d’Arthur confirment qu’il était hétérosexuel et que la dispute évoquée par le suspect ne pouvait être sentimentale.

Les incohérences s’additionnent

Alors que Nordhal Lelandais avait affirmé la veille avoir déposé le jeune caporal sur le parking de la salle des fêtes de Saint-Baldoph afin qu’il retrouve quelqu’un, la vidéosurveillance révèle que c’est bien l’Audi grise de Lelandais (dont l’ampoule gauche de sa plaque d’immatriculation arrière est grillée) qui traverse le rond-point à 3h08 et c’est la même voiture qui emprunte le même chemin en sens inverse 2h32 plus tard. Que s’est-il passé durant ces 2h32 ? Lelandais revient sur la bagarre entre les deux hommes et conclut sur un coup de poing qu’il reçoit sur la lèvre par A.Noyer dans un état de surexcitation anormale, alors que la veille il avait avoué avoir reçu un coup violent sur l’arcade sourcilière.

Mais ni les gendarmes, ayant rencontré des amis du prévenu le lendemain, ni le médecin traitant de Lelandais ne se souviennent de cette blessure apparente. Lelandais revient sur le coup porté à sa lèvre.

Le début de l’audience s’annonçait retentissante, ce à quoi s’attendait maître Bernard Boulloud, avocat de la famille Noyer, « Il fait du mal à des gens qu’il ne connaît pas. Il calcule et il prépare tout. Le Nordahl Lelandais que l’on voit là, c’est une pièce de théâtre ».

Les débats se poursuivent avec les proches de la victime et malgré l’aveu accablant de N.Lelandais, le 28 mars 2018, à propos de sa dispute avec Arthur Noyer à l’issue fatale. N.Lelandais reste sur ses positions en n’évoquant qu’une simple bagarre durant laquelle un coup mal placé aurait entraîné la mort du jeune caporal.

Cependant, vers la fin de l’audience, N.Lelandais affirme tout de même  Nordahl Lelandais : « La meilleure chose à faire aurait été de prévenir les gendarmes, les secours mais je savais plus quoi faire« . Un aveu qui semble mettre à jour de nouvelles suppositions pour le quatrième jour de procès qui débutera dès demain matin.

Par Bruno Deslot

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