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Quatrième journée du procès de Nordhal Lelandais : un appel à dire la vérité !

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Jeudi 6 mai, le procès Lelandais se poursuit devant la cour d’assises de Savoie. Jugé depuis lundi pour le meurtre du caporal Arthur Noyer en 2017, hier, Nordahl Lelandais a craqué devant ses amis venus témoigner, mais a maintenu avoir tué A.Noyer par accident.


À son arrivée au palais, maître Boulloud, déterminé, affirme : « Nordahl Lelandais a tout intérêt à dire la vérité, j’ai encore espoir ».

Le procès s’ouvre sur les aveux d’une ancienne amie de Lelandais, très gênée d’avoir à dévoiler sa vie privée devant autant de journalistes. Selon ses dires, elle a été victime de revenge porn de la part de l’ex maître-chien, puis reçu des menaces de mort venant de personnes l’ayant identifiée suite à l’affaire. Elle poursuit en affirmant que Lelandais avait un côté ange et démon et qu’elle ne savait pas qu’il se droguait. En revanche, lorsqu’elle apprit qu’il était l’auteur du meurtre de la petite Maëlys, elle s’est effondrée. Le 13 avril, le lendemain de la mort d’Arthur Noyer, elle dit avoir vu Lelandais dans un état relativement paisible et se plaignant d’un mal de dos à cause du jardinage qu’il avait fait la veille.

Concernant la voiture de l’accusé, elle n’a rien remarqué de spécial. Le témoin rappelle tout de même que Nordhal Lelandais était un menteur éhonté.

C’est au tour du codétenu de Lelandais de prendre la parole et révéler à la cour que Lelandais lui avait fait des aveux lors d’une promenade (en septembre 2018) dans le quartier d’isolement de la prison : « Il m’a dit qu’il avait demandé une fellation à Arthur Noyer. Que ça avait chauffé. Qu’Arthur Noyer est sorti pisser et qu’il l’a fini à coups de pierre. C’est vraiment ce qu’il m’a dit. Il m’a aussi dit qu’il avait violé et tué Maëlys. Qu’elle avait crié et qu’il s’était mis sur elle, que sa tête était toute bleue après et qu’il l’avait mise dans son coffre ».

Voici des aveux d’une grande importance pour l’affaire en cours mais que le codétenu a sans cesse modifié depuis 2018. L’avocate générale a indiqué que ce témoignage ne sera pas un témoignage sur laquelle l’accusation se fondera.

Paroles et paroles

Il est 11h30 lorsque Camille, 28 ans, assez impressionnée, arrive à la barre. Elle confesse avoir rencontré Lelandais via des sites de rencontres. Il l’avait abordée en l’appelant « jolie malinoise » car sur la photo de profil de Camille, on la voyait avec sa chienne. Lelandais se présentait sous le pseudo « le dresseur » et à la demande de la jeune fille, lui a donné des conseils pour sa chienne. Ils se sont vus pour une relation sexuelle, sans encombre et plusieurs autres fois pour la même raison. Ces aventures se sont déroulées vers mars 2017 selon Camille. La jeune fille ne s’est pas plainte de cette relation. En revanche, Lelandais lui a menti sur son prénom et lieu d’habitation. Il s’est fait passer pour un certain Jordan, domicilié à Aix les Thermes. Ensemble, ils ont eu une dizaine de relations sexuelles jusqu’au mois de juin. 

Le 11 avril, Lelandais contacte Camille avec insistance pour une relation sexuelle, mais la jeune fille l’éconduit. Après un premier message vers 15h40, Lelandais ne cesse de la relancer entre 21h47 et 23h00, mais sans succès, la jeune fille décline toutes les sollicitations.

La matinée s’achève sur le témoignage de la jeune fille qui craque à la barre. Elle était tombée enceinte de Lelandais mais avait avorté en mars 2017. Elle a aussi raconté un échange qu’elle avait eu avec la mère de N.Lelandais, évoquant une histoire d’attouchements sexuels en sports études, mais que le sujet était tabou.

Une reconstitution assez indigeste

Une experte médecin légiste détaille ce que N.Lelandais a fait sur le crâne d’Arthur Noyer, la description est insoutenable pour la famille du défunt. L’experte estime qu’il est possible que, lors de la reconstitution des faits, les gestes qu’a répétés Lelandais, était trop nombreux, il est boxeur et un coup aurait suffi pour mettre le crâne d’Arthur dans cet état.

Deux autres experts, ayant réalisé des analyses plus poussées, affirment que le squelette, découvert en janvier 2018, est incomplet. Une des premières hypothèses de décès est un traumatisme crânien avec des lésions neurologiques. Pour l’expert, cela paraît peu compatible avec la version de l’accusé. Les experts estiment qu’il est possible, dans l’hypothèse où la victime tombe ou si son corps est jeté d’une certaine hauteur ou dans un ravin, de constater les mêmes fractures. En raison de l’absence de tissus mous et d’organes, les experts n’ont pas pu travailler sur d’autres causes éventuelles de la mort. Par la force des choses, les experts n’ont pas pu effectuer d’examen externe sur le corps. Ils n’ont pu travailler que sur d’éventuelles causes de décès, comparées aux faits rapportés par Nordahl Lelandais. L’ancien maître-chien est droitier. Il le confirme à la cour à la demande du président. Pour l’heure et avec les déclarations des experts, il n’y a aucune certitude sur la cause du décès avance l’avocat général Thérèse Brunisso.

Pour un des experts, l’hypothèse qu’Arthur Noyer ait porté des coups à Lelandais est peu probable en raison de son état alcoolisé.

Enfin, une vidéo de reconstitution est projetée et l’on y voit Lelandais rouer de coups un mannequin, qui serait Arthur Noyer, que Lelandais met ensuite dans son coffre. La famille d’Arthur refuse de voir cette scène.

Le procès avance autant dans l’horreur que dans le flou. Cette journée n’aura pas été celle de la vérité.

Par Bruno Deslot

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