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France

Reims. Un collégien de 14 ans grièvement blessé après avoir été poignardé

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Un adolescent a été grièvement blessé à l’arme blanche lors d’un différend avec un autre garçon du même âge ce mercredi 2 juin vers midi dans l’hypercentre de Reims (Marne).


Son agresseur présumé a été interpellé et placé en garde à vue pour tentative d’assassinat, a indiqué le parquet. Une adolescente a également été placée en garde à vue pour happy slapping. Le pronostic vital de la victime est engagé, selon le procureur de Reims.

Les faits se sont produits à 12 h 20 rue Henri-Menu où un adolescent de 14 ans a été poignardé et grièvement blessé lors d’une altercation avec un collégien du même âge. Selon les premiers éléments apportés par Matthieu Bourette, le procureur de Reims, relayé par le Figaro : « l’un des mineurs, pour un motif qui reste à déterminer, aurait agressé à l’aide d’une arme blanche de type couteau l’autre mineur, et l’a très grièvement blessé ». Il rapporte que l’adolescent a été transporté au CHU de la ville et que le jeune homme « souffre de plusieurs lésions particulièrement graves à la tête ».

A ce stade de l’enquête, des zones de floues concernant les raisons de l’agression et les conditions du rendez-vous entre les deux garçons sont encore à éclaircir mais la piste d’insultes sur les réseaux sociaux est envisagée. En effet, une première bagarre aurait eu lieu il y a quelques semaines. Michel Corriaux, délégué du syndicat Alliance – Police nationale a commenté : « Vu la jeunesse des auteurs, on peut se dire que c’est un contexte de violence qui a rapidement dégénéré ». Rivalités personnelles, histoire de bandes rivales, violence du quotidien ? Les enquêteurs ont démarré leurs investigations.

L’association d’aide aux victimes France victimes 51 a été sollicitée par le parquet de Reims pour aider à la prise en charge de la famille.

Les protagonistes inconnus des services de police

D’après le procureur, l’agresseur présumé a été rapidement interpellé alors qu’il rentrait chez lui et placé en garde à vue pour « tentative de meurtre sur mineur de 15 ans ». Il a expliqué que les deux adolescents sont scolarisés en 4e au collège privé Saint-Joseph mais dans des classes différentes.

« Il a également été constaté qu’une jeune adolescente, âgée elle-aussi de 14 ans, appartenant au même collège avait filmé la scène », a poursuivi Matthieu Bourette, ajoutant que la jeune fille « a été placée en garde à vue pour happy slapping (enregistrement vidéo de faits de violences) qui est un élément constitutif de la complicité des faits de violences aggravées ». Il rappelle que « toute diffusion d’une vidéo montrant cette agression est constitutive d’un délit. Il est donc demandé à la fois pour respecter la loi, et la dignité des personnes, de ne pas diffuser la vidéo de l’agression ».

Confiée aux policiers de la sûreté départementale de Reims, l’enquête devrait faire toute la lumière sur cette agression d’une violence extrême, d’autant plus choquante en raison du jeune âge de l’auteur. Lui et sa camarade qui a filmé la scène « sont totalement inconnus des services de police et de justice ». La garde à vue des mineurs, compte tenu des qualifications retenues, peut être prolongée.

Un climat de choc et une cellule de crise mise en place au collège-lycée Saint-Joseph

Certains habitants sont sous le choc après l’agression comme cet homme qui a expliqué que « C’est un coin censé être tranquille, on est en centre-ville. (…) L’époque a changé, je pense » et cette femme qui a abondé que : « C’est très choquant, ça fait peur pour nos enfants ».

L’archevêque de Reims, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques de France a réagi sur Twitter : « Un adolescent à Reims en a poignardé un autre aujourd’hui. La violence habite nos cœurs. Prions pour celui qui a été blessé, pour sa famille, pour celui qui a frappé et les siens. Que Dieu les prenne en pitié ».

La direction de l’enseignement catholique des diocèses de Reims-Ardennes et Châlons réagit à cette agression, à travers un communiqué diffusé mercredi soir par son directeur, Loïc Tanvez. « La communauté éducative du collège-lycée Saint-Joseph et l’ensemble des communautés éducatives des établissements catholiques de l’interdiocèse sont très touchés par ce qui s’est passé ce jour à Reims ».

Loïc Tanvez indique qu’« une cellule de crise a été mise en place cet après-midi [mercredi] au sein de l’établissement en lien avec les services du rectorat. Une information a été transmise aux enseignants et personnels, aux élèves internes et aux familles dans la soirée. Jeudi matin, une rencontre est prévue entre l’équipe de direction et les enseignants puis les personnels de l’établissement. Une cellule d’écoute sera également mise en place avec les deux psychologues des services de la direction interdiocésaine ».

Des affaires semblables en augmentation

Les enquêteurs devront établir les circonstances de l’attaque, alors que les affrontements entre mineurs se multiplient. Les rixes entre bandes de jeunes rivales, aux affrontements fréquents mais rarement mortels sont de plus en plus fréquentes. En janvier 2021, la direction générale de la police nationale (DGPN) enregistrait déjà 47 affrontements sur l’ensemble de la France, contre 36 en janvier 2020. La région la plus touchée reste cependant l’Île-de-France, avec une hausse de 18% sur trois ans.

Parmi les pistes pour expliquer ces violences, le rôle des réseaux sociaux est évidemment étudié. Vendredi 14 mai, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Marjorie, une adolescente de 17 ans a été poignardée à mort au thorax par un jeune de 14 ans pour avoir défendu sa petit sœur prise pour cible sur Snapchat. Quelques jours plus tard, le 18 mai, une affaire similaire avait couté la vie à un jeune garçon, Mattéo, 17 ans, tué à l’arme blanche par le principal suspect âgé de 16 ans.

Par Emma Forton

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