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Coronavirus. « Une 4ème vague est possible dès la fin juillet », alerte Olivier Véran face à la progression inquiétante du variant Delta

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Le ministre de la Santé a mis en garde les Français ce dimanche soir quant à la possibilité d’une nouvelle vague de Covid-19 dès la fin juillet. La propagation du variant Delta, très contagieux, est en partie responsable de cette inquiétude. Il a rappelé l’importance des gestes barrières et de la vaccination, notamment des soignants.


Ce début d’été 2021 fait de plus en plus penser à celui de 2020, où tout semblait revenir à la normale au niveau épidémique avant une remontée des cas et des hospitalisations à partir de la fin juillet-début août. Pour le septième jour consécutif, le nombre de cas recensés en France a augmenté ce dimanche avec 2.549 cas signalés par les autorités sanitaires en 24h en France (+27,3% en une semaine).

Surveillant de près les chiffres de contamination au Royaume-Uni, l’exécutif français multiplie les alertes depuis quelques jours face à la propagation du variant Delta (indien). Ce dimanche 4 juillet le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tiré la sonnette d’alarme en confirmant sur Twitter qu’une nouvelle vague de Covid était possible en France « dès la fin juillet ». « Depuis cinq jours, le virus ne baisse plus, il réaugmente », souligne le ministre de la Santé qui continue de militer pour une amplification de la vaccination. « L’exemple anglais montre qu’une vague est possible dès la fin juillet. Nous pouvons la limiter et en limiter l’impact sanitaire : gestes barrières, vaccin, tester /alerter /protéger », insiste le ministre, à l’heure où la vaccination des soignants refait débat.

« Les vaccins font chuter le risque de forme grave, y compris avec le variant Delta. Vacciné, on se contamine beaucoup moins, on transmet beaucoup moins, et on ne vit plus dans le stress. C’est un défi collectif que d’atteindre l’immunité collective, relevons-le ensemble ! », plaide Olivier Véran. « Cette semaine, 4,1 millions d’entre vous avez été vaccinés en centre ou en ville, dont 1,2 millions pour votre 1ère injection. Un record », salue le Ministre de la Santé avant d’inviter à « aller encore plus vite ».

Une préoccupation partagée par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui note lundi 5 juillet sur France Inter des « motifs d’inquiétude ». En effet, « depuis moins d’une semaine, l’épidémie regagne du terrain » et le variant Delta « double presque chaque semaine », représentant 30% des tests réalisés aujourd’hui contre 10% à la fin du mois de juin.

L’arrivée d’une quatrième vague probablement possible en France dans les prochains mois ?

Selon les dernières projections de l’Institut Pasteur dans Libération, diffusées le 29 juin, une quatrième vague est bien possible en France dans les prochains mois. « Sous des hypothèses réalistes concernant le R0 du variant dominant et la couverture vaccinale cet automne, un pic d’hospitalisations important est possible en l’absence de toute mesure de contrôle de l’épidémie », attaquait le rapport de l’institut, qui a établi un scénario de référence, dans lequel 30 % des 12-17, 70 % des 18-59 ans et 90 % des plus de 60 ans sont vaccinés, avec le variant alpha en circulation et sans mesures de contrôle. Dans ce cas, « un pic d’hospitalisations comparable au pic de l’automne 2020 pourrait être observé », anticipent les scientifiques.

Un débat relancé sur la vaccination obligatoire des soignants

Le débat sur la vaccination des soignants s’enlise en Europe. Dans une tribune au Journal du dimanche, 96 professionnels de santé, dont des chefs de service devenus des figures médiatiques de la pandémie, ont appelé à rendre obligatoire la vaccination des soignants. Parmi eux, le professeur émérite de diabétologie au CHU Pitié-Salpêtrière André Grimaldi, l’infectiologue Karine Lacombe, le chef du service maladies infectieuses de l’hôpital Tenon à Paris, Gilles Pialoux, et l’obstétricien René Frydman.

« Pour en finir au plus vite avec la pandémie, pour éviter une quatrième vague avec ses conséquences humaines, sociales et économiques, tous les citoyens n’ayant pas de contre-indication doivent se faire vacciner contre la Covid-19. Parce que c’est un devoir éthique de protection des personnes vulnérables dont ils ont la charge, tous les soignants doivent être vaccinés », ont-ils déclaré.

Ils ont demandé au gouvernement « de mettre en œuvre les dispositions nécessaires pour que l’application de cette décision soit effective avant le début du mois de septembre » pour « toute personne qui, dans un établissement ou organisme public ou privé de prévention ou de soins, ou hébergeant des personnes âgées, exerce une activité professionnelle l’exposant ou exposant les personnes dont elle est chargée à des risques de contamination ».

Le Premier ministre Jean Castex doit recevoir la semaine prochaine les chefs de file du Parlement et des élus locaux pour aborder la question de l’obligation vaccinale des soignants.

Une vaccination sur les lieux de vacances

Le ministre de la Santé avait déjà exhorté vendredi les Français à prendre rendez-vous, affirmant qu’« il n’y a aucun frein qui existe aujourd’hui », avec notamment « près de 1,5 million de doses disponibles pour des premières injections et qui n’ont pas encore trouvé preneur ».

Une ultime mesure permettra de simplifier les démarches pour se faire vacciner cet été : chacun pourra dès ce lundi prendre rendez-vous pour deux injections dans deux lieux différents, y compris sur son lieu de vacances.

De nouvelles vagues à venir ?

« Olivier Véran a raison », a confirmé l’infectiologue Didier Pittet, président de la mission indépendante sur la gestion de la crise du Covid-19, invité de LCI. « À partir du moment où il y a beaucoup d’activité, de brassage, [….] nous sommes à un risque de quatrième vague » a fait savoir ce dernier, ajoutant « Tant que nous n’aurons pas une immunité de population suffisante – minimum 80, 90% – il y aura le risque de nouvelles vagues », envisageant même une cinquième et sixième vagues possibles dans les mois à venir. « Si la couverture vaccinale devait plafonner encore pendant un mois, il faudrait à ce moment-là prendre des décisions par rapport à une vaccination obligatoire. »

Selon lui, l’été devrait encore être placé sous le signe des restrictions sanitaires. « Il faut que nous continuions à respecter les mesures barrières quand elles sont indiquées », a-t-il précisé. « Aucun variant n’y résiste. Quand ces gestes sont nécessaires, il faut continuer à les appliquer. »

Par Emma Forton

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