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Mali : les autorités ordonnent l’expulsion de l’ambassadeur de France

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Le gouvernement du Mali a décidé, ce lundi, de l’expulsion de l’ambassadeur français sous 72h, à travers la voix de son ministre des affaires étrangères Abdoulay Diop, qui a dénoncé des propos tenus par le chef de la diplomatie française, selon Seneweb. Ce renvoie s’inscrit dans un contexte de crise politique entre les deux pays.


À Bamako, les militaires qui assurent la transition semblent changer de langage. Le ton diplomatique semble un peu plus endurcis. Cela intervient après que le responsable de la diplomatie française Jean Yves Le Drian ait prononcé des propos méprisants selon les autorités maliennes mais aussi après que la France ait soutenu des sanctions infligées au Mali par la Cedeao début janvier. Ce pays enclavé de l’Afrique de l’ouest menacé par l’insécurité galopante, le terrorisme et désormais par de sanctions économiques d’envergures, décide de donner 72h à l’ambassadeur de France à Bamako Joël Meyer, pour quitter  le territoire.

Cette décision a été annoncée après la convocation du diplomate français en poste depuis 2018. Le ministre des affaires étrangères du Mali Abdoulay Diop, qui a justifié cette mesure par les propos « hostiles » prononcés à l’encontre de la junte au pouvoir. « Ces déclarations tendent à remettre en cause et la légalité et la légitimité des autorités auprès desquelles l’ambassadeur de France est accrédité. Vous ne pouvez pas être accrédité auprès d’autorités que vous-même vous ne reconnaissez pas. »

L’escalade de relations entre les deux nations fait du bruit

L’ambassadeur Joël Meyer est convoqué pour la deuxième fois en l’espace de quelques mois. Les liens entre les deux pays se sont dégradés assez rapidement.  » Les tensions se sont exacerbées » selon Le Parisien. Début janvier, les autorités maliennes avaient interdit le survol de leur espace aérien aux avions militaires français. Elles reprochent à l’opération Barkhane l’absence des résultats satisfaisants dans le nord du pays. Des rumeurs avaient circulé il y a de cela quelques semaines sur la présence du groupe privé russe Wagner au Mali. Ce dernier a démenti l’information mais a tout de même annoncé aussitôt la continuité du partenariat historique entre États  » Russie-Mali ». Des officiels maliens ont d’ailleurs confirmé le soutien de la Russie en termes logistiques et matériels militaires pour lutter contre le terrorisme. Si la tension était vive entre le Mali et la France ces derniers temps, le renvoie de l’ambassadeur la fait explosé. Plusieurs responsables politiques français se sont prononcés sur Twitter après cette décision.

Déploiement des troupes étrangères

La coalition militaire européenne « Takuba » rencontre également des difficultés.  La capacité d’action des militaires en opération dans cette vaste zone subsaharienne a été réduite. « Bamako dénonce les modalités de renfort de cette coalition de forces européens » d’après Le Monde. Ainsi, les bérets rouges qui assurent la transition renforcent l’aspect juridique de tout envoie du personnel militaire dans ce cadre. «Tout déploiement de personnel militaire et civil appartenant aux, ou accompagnant les unités ou entités militaires de la France et des partenaires d’opération doit être consécutif à la disposition de l’invitation écrite du président de la République, Chef de l’Etat en plus de l’autorisation et l’agrément explicites du gouvernement de la République du Mali », précise un document dont l’agence de presse turque Anadolu a eu accès.

Le porte parole du gouvernement Abdoulaye Maïga avait récemment invité la Suède a retirer ses troupes du pays.

La Norvège quant à elle à renoncé à l’envoie de ses soldats dans le pays de Soudjata Keita. « Il n’a pas été possible d’établir un cadre juridique suffisant qui pourrait la sécurité de ses troupes » a annoncé le ministre norvégien de la défense Odd Roger Enoksen devant le parlement au sein de la capitale à Oslo.

L’Organisation des élections

L’opinion internationale ainsi que les institutions régionales telles que la Cédéao mettent de la pression sur le Chef de l’État le Colonel Assimi Goïta pour organiser les élections présidentielles. Lui avec son gouvernement soulignent de leur côté que les conditions ne sont pas encore réunis à travers un communiqué. C’est un Panel qui a conseillé la junte au poivoir de prolonger la durée de 6 mois à 5 ans, lors d’une concertation à bamako le 30 décembre dernier.  Les  » Assises Nationales de la refondation » est un panel qui supervise les reformes politiques et institutionnelles au Mali. La date limite pour organiser le scrutin était prévue pour le 27 février 2022 à la base mais elle a été reporté pour cinq ans jusqu’à 2022, alors que l’opposition politique  exige aussi une date plus proche.

Le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a précisé  » comprendre la situation socio-politique et les conditions dans lesquelles les maliens et les maliennes vivent » lors de son déplacement à Bamako, la semaine dernière. Il a commenté la situation au sein du pays, dans une vidéo d’échanges avec le premier ministre malien Choguel Maiga. La vidéo qui a été rendue publique par le service communication de la primature.

 Mais toujours est t-il que ce grand pays sahélien très riche en matières premières, semble isolé, un peu coupé du reste du monde et fait face à de plus en plus de sanctions. Récemment, plusieurs milliers des maliens ont manifesté dans la rue de la capitale, pour apporter leur soutien au Colonel Goïta. Le Mali pourrait-il contrecarrer seul la menace terroriste ?

Par Abdraman Abakar

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