Le président Kassym-Jomart Tokayev a accusé des « gangs terroristes venus de l’étranger » et a demandé le soutien de Moscou pour pallier la menace. Tout a commencé aux premiers jours de janvier, suite à une hausse des prix du gaz. Plusieurs manifestations se sont produites dans des provinces connues pour leurs richesse en ressources pétrolières, avant de gagner les grandes villes, notamment la capitale économique, Almaty. Depuis, le pays fait face à de nombreux affrontements particulièrement violents entre manifestants et force de l’ordre.
Mais le calme est revenu dans la zone, ce lundi. L’internet a été rétabli à Almaty, après plusieurs privations d’internet.
De son côté, le président kazakh ne veut pas laisser la rue gagner des points. Il a très vite fait appel à Moscou.
L’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), alliance militaire qui regroupe autour de la Russie cinq anciennes républiques soviétiques, a donc déployé une force sur le territoire. «J’ai appelé aujourd’hui les chefs des États de l’Organisation du traité de sécurité collective à aider le Kazakhstan à vaincre la menace terroriste», a précisé le président à la télévision nationale. Il a admis que des gangs terroristes ayant « reçu un entraînement approfondi à l’étranger » étaient à la tête des manifestations.
Moscou craint-il un effet domino dans sa sphère d’influence ? Profitera-t-il de la crise pour se réimposer au Kazakhstan, pays riche qui diversifie ses partenariats économiques et dialogue notamment avec la France, les États-Unis et la Turquie ? Le Kremlin avait opté pour le langage d’apaisement, très tôt en tout cas. « Nous sommes favorables à une solution pacifique à tous les problèmes dans le cadre légal et constitutionnel et par le dialogue, et non par des émeutes de rue et la violation des lois », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
La crise qui frappe ce pays riche en hydrocarbures, grand comme cinq fois la France, ne peut pas laisser les diplomaties étrangères inactives.
Les sismologues connaissent bien le phénomène : les répliques occasionnent souvent plus de conséquences désastreuses que les tremblements de terre qui les précèdent. Les événements au Kazakhstan sont-ils une réplique de l’effondrement du bloc soviétique ? Les Kazakhs furent de fait les derniers citoyens soviétiques quelques jours durant en 1991. Les spécialistes sont partagés sur la question, mais notent des similitudes avec les révoltes en Biélorussie, en Géorgie et en Ukraine.
Par Abdraman Abakar
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