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Vendée : une médecin roumaine « humiliée » ne prendra pas racines dans un désert médical !

La fracture médicale qui se creuse dangereusement, avec des disparités énormes entre les départements et à l’intérieur même de ceux-ci, est une âpre réalité (prise en compte par le Gouvernement qui a déployé un plan ambitieux en décembre 2012, porté par la Ministre des Affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, à savoir le pacte territoire santé, un dispositif s’appuyant sur 12 propositions phares, afin par paliers progressifs, d’y remédier) dont les Français sont touchés avec un impact plus ou moins important suivant leur lieu de résidence. Si le nombre de médecins a doublé depuis 1980, pour atteindre les 198 000 praticiens aujourd’hui, et que la densité médicale moyenne est de 298 médecins généralistes pour 100 000 habitants, cette répartition est inégale suivant les territoires ! Nombreux sont ceux qui ont préféré s’installer en ville (c’est le cas des fraîchement diplômés surtout) et ceux qui vont partir à la retraite, dans des proportions inquiétantes, d’ici un futur proche (le nombre de retraités actifs, au dévouement que nous saluons, va cependant tripler d’ici à 2018) : certaines collectivités locales, situées tout particulièrement dans des zones rurales et de petite taille (on parle de « désert médical » pour une commune aux accès aux soins de proximité et surtout en cas d’urgence vitale nécessitant une autonomie de mouvement de plus de 30 minutes pour une prise en charge pouvant s’avérer cruciale : en 2012, 2 millions de Français dépassaient ce délai et l’objectif pour fin 2015 est de réduire ce chiffre, dans un souci d’équité, de moitié moins) n’ont déjà plus de médecin de proximité ou frémissent à cette idée qui s’imposera de facto, le relais n’étant pas transmis à défaut de successeur, malgré un portefeuille de clients offert !

L’idée de faire appel, en l’absence de candidats potentiels de nationalité française pour un poste isolé géographiquement, à un médecin qualifié en provenance d’un pays autre que le nôtre (ils représentaient déjà 19,6% des médecins en exercice en 2014 et provenaient pour un quart de pays de l’Union européenne -10 000- mais également pour les trois quarts du Maghreb -30 000-), en lui offrant un accueil des plus chaleureux et de nombreux avantages alléchants pour faciliter son installation, rimant avec intégration, toutes deux réussies, n’est pas une première mais l’une des dernières en date a laissé une pilule amère a digérer pour une femme roumaine, âgée de 40 ans et urgentiste de formation (un médecin sur deux titulaire d’un diplôme européen vient de Roumanie, de sexe féminin en majorité, avec une hausse impressionnante de +520% entre 2007 et 2014) ! Selon le quotidien Ouest-France, c’est une commune de 750 habitants, répondant au nom de Damvix, située dans le sud de la Vendée (dans une partie touristique de ce département qu’est le Marais poitevin mais qui tremble pourtant devant le spectre de la désertification médicale), dépourvue de médecin depuis décembre 2014, qui avait envisagé de lui offrir un aller-simple pour exercer la plénitude des fonctions inhérentes à sa profession en France. Le maire s’était même déplacé physiquement en Roumanie pour la rencontrer et un accord bilatéral, de bon augure, avait été conclu, satisfaisant les deux parties appelées à collaborer avec harmonie et une commune aux anges devant cette nouvelle !

Une appréciation désagréable, venue d’une instance médicale souveraine, a ensuite suivi, sans se faire attendre, sentence-couperet aux yeux de l’intéressée, malgré l’investissement financier dans un cabinet de 50 000 euros par la commune et l’engagement de cette dernière à verser un salaire fixe comme rampe de lancement à sa nouvelle recrue le temps pour celle-ci de se constituer une patientèle ! L’assiduité de la praticienne roumaine (arrivée en juin) à se former au logiciel de la CPAM ainsi que sa maîtrise correcte de la langue de Molière ont été mises à mal : c’est l’Ordre des Médecins qui a bouleversé son acclimatation heureuse, lors de son audition obligatoire pour obtenir l’octroi de prendre ses fonctions, le 25 juin dernier, la dévalorisant en remettant en cause ses connaissances lacunaires sur le plan médico-administratif, malgré l’ensemble de son cursus universitaire couronné de succès (elle est bien sûre nantie d’un diplôme) et l’invitant fortement à suivre une formation supplémentaire d’un mois auprès d’un généraliste pour être à même d’exercer correctement en France et afin de valider son inscription à l’Ordre des Médecins ! La doctoresse est sortie de cette audience-massue « humiliée et effondrée » ! D’où un retour des plus précipités chez elle ! Le maire de la commune, avec un retour sur investissement nul et un naufrage à la case zéro, ne cache pas son incompréhension !

La polémique et sa houle de saillies verbales ne tarit pas ! Le maire accuse ouvertement l’Ordre des Médecins pour son extrême sévérité et son obsession à défendre « le pré carré de la médecine salariée » ! L’Ordre des Médecins, imperturbable, arbore une sérénité de marbre, justifiant sur des assises solides ses prises de position, concernant la médecin roumaine : « Elle n’avait aucune formation sur l’organisation française » et il est clairement stipulé dans un article que l’Ordre des Médecins ne pouvait ignorer, par souci d’impartialité, que cela constituait un frein à son installation trop précoce dès juillet ! L’Ordre des Médecins, pense ne pas avoir agi avec dédain mais au contraire avec magnanimité, en lui proposant une parenthèse intermédiaire formatrice via « l’accompagnement, comme cela a été fait pour un autre médecin roumain dans une autre commune vendéenne » ! L’agence régionale de santé (ARS) se réjouissait, tout comme le maire de Damvix (leur anticipation joyeuse est désormais en berne) à une solution humaine enfin trouvée pour désenclaver médicalement cette entité administrative ! L’ARS se pose maintenant des questions sur les raisons encore sibyllines de cette « déstabilisation » qui ont poussé la praticienne à quitter un Eldorado qui s’offrait à elle (le salaire moyen d’un médecin en Roumanie est de seulement 450 euros !) et de prendre la fuite hardi-petit !

Eric F.

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