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Gaz de schiste : lettre ouverte de 50 collectifs à Ségolène Royal

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Dans le but de faire entendre leur opposition à l’exploitation du gaz de schiste en France, 50 collectifs du Gard, de l’Hérault, de l’Aude et de la Lozère ont écrit une lettre à Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Les collectifs demandent la suspension d’un permis d’exploitation dit « plaines du Languedoc » accordé à la société suédoise LUNDIN INTERNATIONAL.

     « Nous nous opposons à une prolongation du permis exclusif de recherches d’hydrocarbures liquides ou gazeux dit ‘Plaines du Languedoc’ « .

Un permis d’exploitation du gaz de schiste a été délivré à cette entreprise sans consultation de la population, « dans le plus grand secret ». Ce contrat s’achevait le 8 octobre mais en mai 2014, un agent de la société Athémis France qui travaille pour Lundin International s’est rendu dans plusieurs mairies de l’Aude et de l’Hérault pour réaliser des relevés topographiques destiné à préparer une future exploitation d’ici « deux ou trois ans ». En 2012, Delphine Batho déclarait que tout permis suspect serait immédiatement abrogé.

Le collectif met en lumière les incohérences dans ce dossier d’exploitation. La compagnie n’a pas tenu ses engagements, sa réputation est inhumaine et contraire au droits de l’homme :

     « Des quatre phases annoncées, seule la première a été réalisée. Puis, il semble difficile d’accorder la confiance à une compagnie dont le journal suédois The Local, nous informe que sa réputation a été sévèrement ternie par ses activités en Afrique, qui lui ont valu, d’ailleurs, d’être soupçonnée de « crimes contre l’humanité ». Et d’être épinglée par l’ONU pour avoir pillé le Congo ».

Des informations qui porte l’entreprise au rang d’organisme « suspect » et devrait permettre la rupture du contrat si l’intention du gouvernement français correspond à la non-exploitation du gaz de schiste. Le collectif continue dans son courrier à expliquer les incidents découlant de la poursuite d’un tel contrat en mettant en lumière les zones d’exploitation prévues qui appartiennent parfois à des lieux protégés :

     « Le territoire visé par ce pétrolier comporte également des zones protégées, telles qu’une ZRE en bord de mer, autour de Valras et d’Agde, plusieurs zones de protection spéciale Natura 2000 (directive oiseaux et habitat), des réserves naturelles, des ZPPAUP, dont les objectifs sont en contradiction complète avec une industrialisation du territoire. En outre, le Canal du Midi, qui traverse toute la surface du permis est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ».

Une exploitation que le collectif désigne comme une catastrophe pour le Languedoc-Roussillon qui engendre des profits grâce à l’agriculture et au tourisme, deux secteurs qui seraient fortement impacté par l’arrivée d’usine servant à exploiter le gaz de schiste :

     « Mais quel touriste souhaiterait passer ses vacances dans une chambre d’hôtel ou un camping avec vue sur derrick, station de compression, oléoduc ou gazoduc, les nuits gâchées par le torchage du méthane qui s’échappe des puits et par la circulation de poids-lourds? Comment admirer un paysage désormais mité par des puits d’extraction, en circulant sur des routes encombrées par d’innombrables camions citernes? »

L’organisme souligne que les propriétaires disposant d’un bien proche du lieu d’extraction verront la valeur de leur maison diminuer de 20 à 30%. De plus, il précise que le forage peut polluer les nappes phréatiques :

      » Tout forage profond est susceptible de causer une contamination des nappes par des métaux lourds et radionucléides présents naturellement dans le sous-sol ».

Dans la deuxième partie de la lettre, le collectif se concentre sur la gestion des déchets. Le groupe suédois propose de stocker les déchets dans des bassins de rétention en France avant de les faire transporter chez eux mais si des inondations se produisaient près de ses bassins, les plaines pourraient être envahi de déchets hautement toxiques, une « pollution massive et irréversible » qui s’est déjà produit en Amérique dans le Colorado.

     « Imaginez nos plaines recouvertes d’eau et de boues de forage hautement toxiques et ces mêmes plaines, devenues stériles, une fois le déluge passé ».

Le collectif rappelle que l’exploitation du gaz de schiste déréglerait le climat, la lutte contre le réchauffement climatiques est une priorité mondiale et la France devra se conduire de façon exemplaire car elle recevra en 2015 la conférence internationale sur le climat.

     « Une étude récente de l’Université de Princeton a démontré que des puits de gaz et de pétrole abandonnés sont en train de polluer l’air dans la Pennsylvanie, que les puits aient été bouchés ou non; entre 4 et 13% des émissions de gaz à effet de serre dans l’état seraient dus à ces puits. IL n’y a aucune raison de croire qu’il en irait autrement pour la France ! L’année prochaine, c’est pourtant la France qui accueillera la conférence mondiale sur le climat ! »

L’organisation met aussi en avant l’effet économique qui ne serait pas favorable, les pays ayant déjà commencé à exploiter le gaz ont déjà baissé leurs pronostics de gains à la baisse. C’est pourquoi, les 50 collectifs citoyens ont signé cette lettre :

     « Il nous semble tout à fait inadmissible que l’on prenne de tels risques avec la santé publique et l’environnement, non seulement pour ceux qui y vivent maintenant, mais aussi pour les générations futures. C’est la raison pour laquelle nous vous prions, Madame la Ministre, de ne consentir Ni à une prolongation en seconde période du permis dit « plaines du Languedoc », Ni à une prolongation exceptionnelle de ce permis auquel la population est, et restera à jamais, hostile ».

Source : Hérault-tribune.com

Crédit photo : commons.wikimedia.org

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