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Toutes les informations sur le vol de la cocaïne au 36 quai des Orfèvres !

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Le vol de 52,8 kg de cocaïne qui s’est produit au 36 quai des Orfèvres, le siège de la police judiciaire intrigue. Le mystère est grand dans cette affaire et les questions nombreuses. Les enquêteurs ont fort à faire pour découvrir l’identité du ou des coupables mais aussi leur but et l’endroit où se trouve la drogue.

Samedi matin, un suspect a été arrêté à Perpignan alors qu’il sortait du supermarché avec sa compagne et sa fille, les enquêteurs de la police des polices ainsi que des hommes du raid et des éléments de la BRI (brigade de recherche et d’intervention) s’en sont chargés. L’arrestation s’est déroulée sans problème, le suspect a tout de suite obtempéré. C’est un policier de 34 ans qui travaillait à la brigade des stupéfiants depuis quelques années.

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Rappel des faits :

Tout commence le 4 juillet quand une longue enquête arrive à son terme. Ce jour-là, 48 pains de cocaïne de 1,1kg chacun, présents dans un appartement parisien, sont embarqués par la police. La drogue atterrira dans la salle des scellés du 36 quai d’Orfèvres,14 suspects seront interpellés pendant l’intervention.

Suite de l’histoire la nuit du 24 au 25 juillet, la cocaïne est volée au cœur même de la brigade des stups. Ce larcin entrera dans les annales parce qu’il est inédit et qu’il est de grande ampleur.

La valeur de la drogue est estimée à 2 millions d’euros, elle était stockée dans une salle spéciale appelée « salle des scellés » qui ne peut s’ouvrir qu’en ayant en sa possession la clé. Cette fameuse clé n’est détenue que par trois personnes dont le patron des stups et le chef d’état-major mais d’autres clés pourraient être en circulation dans le service. Voilà qui trahit un sacré problème de sécurité au sein même de la brigade des stupéfiants parisienne, une source policière admet d’ailleurs qu’elle est à revoir. En avril, 100 grammes de cocaïne avait déjà disparu mais l’affaire n’est pas sortie de la PJ.

Pour accéder à la drogue, le suspect aura donc utilisé soit une clé originale qu’on lui aurait confié soit une copie des clés tant partagées ce qui est le plus probable selon les enquêteurs. Mais cela ne suffit pas, pour rentrer à l’intérieur le policier doit signer un registre. Les enquêteurs peuvent donc sur simple consultation du registre mettre des noms sur des voleurs potentiels à moins que le coupable n’est pas signé ce registre. Dans ce cas-là, le policier qui serait rentré sans l’avoir signé devient un suspect.

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Déroulement de l’enquête :

C’est une enquête éclair qui a été mené par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale). Pour commencer, les enquêteurs ont perquisitionné le siège de la PJ le 31 juillet, puis ont interrogé les personnes présentes dans le bâtiment à ce moment là, dans la quête d’un témoin. Ils ont eu ce qu’il cherchait, l’un des employé a déclaré avoir vu un homme entré dans les locaux avec deux sacs et ressortir peu de temps après avec ces sacs bien rempli.

C’est une policière en faction au poste de garde qui a livré ce témoignage, qui s’est confirmé après visionnage des bandes vidéos. L’individu aperçut par la policière ressemble beaucoup à un fonctionnaire de police que l’on peut voir entrer et sortir sur la vidéo.

Après avoir identifié le suspect, l’IGPN a procédé à son interpellation puis à son transfert en avion privé de Perpignan à Paris. Ensuite, les policiers ont perquisitionné ses appartements à Perpignan ainsi qu’à Paris. 20 000 euros en liquide ont été découverts.

Actuellement, le suspect se trouve en garde à vue à Paris au siège de l’IGPN situé dans le XIIème arrondissement. Les enquêteurs ont jusqu’à mercredi pour découvrir si cet homme avait ou non des associés. La complicité n’est pas ignorée puisque la drogue n’a pas encore été retrouvée d’autant que, pour l’instant, elle ne serait pas encore sur le marché, ce qui laisse supposer qu’un complice la garde en lieu sûr. A moins que cet homme est fait le coup seul et qu’il l’ai caché quelque part. Les policiers penchent plutôt pour un acte isolé.

Les policiers espèrent, grâce à cette interrogatoire, répondre à plusieurs questions : quelles étaient les motivations du voleur ? Le suspect avait-il des complices ? Où se trouve la drogue ?

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Le suspect :

C’est un policier de 34 ans qui dispose de sept appartements à Perpignan et un à Paris. Cela fait quelques années qu’il travaille à la brigade des stupéfiants ou plutôt travaillait car il a été suspendu de ses fonctions par le ministère de l’Intérieur.

Cet homme était en apparence un bon policier mais il avait un train de vie étonnant pour ses collègues. Ces derniers jours, il était très décontracté, alors qu’il était en vacances, il téléphonait à ses collègues régulièrement pour connaître les avancées de l’enquête :

     « Alors, vous en êtes où dans l’enquête ? « 

Les enquêteurs sont intrigués sur deux points, la personnalité du suspect et le patrimoine dont il dispose alors qu’il n’a pas un gros salaire. C’est un homme qui est considérée comme « quelqu’un de confiance » plutôt « passe-muraille » selon des sources policières. Il a une devise :

     « Jusqu’au bout, on donne tout ».

Ce qui explique sans doute pourquoi il n’a encore rien dit. Depuis le début de sa garde à vue, il nie tout. Selon une source proche de l’enquête, il est « peu disert » sur les faits, « quasi muet » même et se « comporte comme un cador ». Les enquêteurs n’ont toujours rien tiré de lui, ils ne savent pas encore si cet homme a écoulé la drogue ou non.

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Déclarations du ministre de l’Intérieur :

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeuneuve est intervenu  :

     « Si l’enquête devait confirmer son implication et dès que j’aurai connaissance des conclusions de cette enquête, je prendrais toutes les sanctions et autres dispositions nécessaires ».

Il souhaite :

     « que les investigations en cours fassent toute la lumière sur ces actes intolérables afin de savoir comment ils ont été perpétrés et, s’il y eu, des complicités ».

     « Ce type de dérive ne peut exister dans la police, c’est une affaire extrêmement grave ».

Parallèlement à l’enquête pour retrouver la drogue et sanctionner les coupables, le ministre a demandé une enquête au sein même de la PJ :

     « La police doit être aussi irréprochable qu’efficace ».

     « J’ai décidé, dès son interpellation, de suspendre à titre conservatoire le policier mis en cause. J’ai également demandé à l’IGPN de procéder à un audit rigoureux et approfondi de la brigade des stupéfiants. Au-delà des accès, je souhaite que les méthodes, les pratiques professionnelles soient passées au crible ».

     « Il s’agit d’une démarche de progrès collective, protectrice des policiers, qui nécessitera la participation active de tous. De tels actes ne doivent plus être possibles ».

En ce qui concerne la conservation des drogues, le ministre souhaite une évolution de la règle mais ne peut agir seul :

     « Il est des cas où la conservation de simples échantillons s’avère tout à fait suffisante à l’instruction judiciaire, dès lors qu’une quantification précise du stock saisi a été opérée et consignée dans un acte de procédure. La plus grande partie de la saisie peut alors être détruite. Mais c’est l’autorité judiciaire, le magistrat qui dirige l’enquête et lui seul, qui a le pouvoir de décision à cet égard ».

Un deuxième policier a été placé en garde à vue :

Le second policier qui appartient lui-aussi à la brigade des stupéfiants de Paris, est interrogé car son nom apparaît sur les relevés bancaires du suspect numéro 1 qui continue à nier les faits. L’IGPN cherche à savoir si ce nouvel individu aurait pu être complice et aider son collègue à pénétrer dans la salle des scellés. Une source proche du dossier explique :

     « Il s’agit de vérifications normales dans le service et cela ne préjuge en rien de la suite de l’enquête ».

Les 20 000 euros en liquide qui ont été découvert à la suite des fouilles engendrent beaucoup de question surtout parce que le policier soupçonné de 34 ans en gardait une partie dans un sac à dos qu’il avait avec lui. Cependant, il affirme qu’il a gagné cette somme en jouant à des jeux en ligne. Pour vérifier ses déclarations, les enquêteurs ont saisi le matériel informatique et les téléphones portables. C’est une procédure classique qui permet de procéder aux investigations financières et techniques.

Mise à jour le 5/08/2014 :

L’enquête continue pour découvrir l’identité du ou des coupables, le temps est compté pour retrouver la cocaïne disparue.

Aujourd’hui, nouveau rebondissement : un troisième policier se présente spontanément à la police.

Il est entendu comme simple témoin, il s’agit d’un ami du principal suspect avec qui il aurait échangé des messages. Il travaille à la PAF (patrouille de France) dans le sud de la France. Un source proche du dossier a déclaré :

     « Il s’agit d’une audition libre comme il y en a eu des dizaines depuis le début de l’enquête ».

Alors que le principal suspect reste muet comme une tombe, les enquêteurs tentent d’interroger son collègue de travail sans plus de succès. Lundi matin, les policiers ont interrogés la femme du suspect numéro 1 sans obtenir d’information supplémentaire, la compagne de ce dernier était carrément étonnée quand on lui a dit ce qui était reproché à son mari.

Demain matin, la date légale de la garde à vue sera arrivé à son terme et l’IGPN aura encore moins de chance de retrouver la drogue.

Suite de la saga le 6/08/2014 :

Le suspect sera relâché aujourd’hui à midi, comme il n’a toujours rien avoué et que les deux autres policiers interrogés ne révèlent rien de concret, il va bientôt être transféré au tribunal de Grande Instance de Paris où il sera présenté au procureur de la République qui désignera un juge d’instruction. Vraisemblablement le policier suspect devrait être mis en examen ensuite il termine sa longue journée en passant devant le juge des libertés qui lui proposera peut-être les deux options suivantes : soit l’incarcération dans une prison spécialisée qui permet l’emprisonnement d’ancien policier soit il lui proposera le bracelet électronique qui permettra de le garder à l’œil.

Il ne sera pas seul à affronter le juge d’instruction, puisque son collègue des stups a lui aussi été envoyé devant le parquet. Il aurait pu rester en garde à vue encore pas mal de temps. Il est surnommé « le serrurier » car dans son métier il est plutôt doué pour crocheter les serrures, il est soupçonné d’avoir fait un double des clés pour son complice.

En attendant, la cocaïne est introuvable et les trois policiers interrogés n’ont pas confirmé les images de la vidéo surveillance, ni la déclaration de la collègue bavarde. La journée promet donc d’être longue pour le suspect qui a déclaré qu’il avait des informations à donner uniquement au magistrat.

La suite très bientôt…

21h30 : Le premier suspect a été mis en examen et pourrait être placer en détention dés ce soir. Le deuxième policier est placé sous le statut de témoin assisté, il est donc sorti libre du palais de justice de Paris.

A l’issue de son audition, les juges ont décidé que les charges n’étaient pas suffisantes pour le mettre en examen.

C’est maintenant le juge d’instruction qui lira à son tour les 1000 feuillets de procès verbaux.

Que se passe t-il maintenant ? (28/08/2014)

L’enquête demandée par le ministre de l’Intérieur se poursuit au 36 quai des Orfèvres mais aussi dans les autres bureaux policiers. Tout les coffres-forts et chambres fortes sont minutieusement inspectés.

De nombreuses anomalies ont été détectés : les codes d’accès n’étaient pas assez souvent modifiés, les clefs étaient mélangés et les boutons de verrouillage sont en mauvais état. Côté humain, il semblerait que plusieurs policiers avouent avoir fait preuve de négligence par flemmardise !

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