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Argentine. La victoire de l’Ultralibéral, Javier Milei aux présidentielles 2023

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Javier Milei, après avoir remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle en Argentine, est officiellement investi président le 10 décembre 2023.


Le candidat ultralibéral, Javier Milei a obtenu 55,7% des voix, se plaçant devant son rival politique Sergio Massa, ancien ministre de l’économie dans le gouvernement péroniste sortant. Milei se trouve désormais à la tête d’un pays qui traverse une crise économique et financière des plus rudes.

Cet économiste aux idées ultralibérales a fait campagne sur les mesures drastiques qu’il souhaite prendre pour sortir son pays d’une inflation qui atteint les 143% sur un an. Son programme repose sur une coupe budgétaire et une privatisation quasi sans relâche des biens de l’État, de sorte à bouleverser le rôle que joue ce dernier dans l’économie du pays.

Auto-défini comme “anarcho-capitaliste”, il souhaite mettre en place des réformes structurelles qui diminuent le rôle de l’État et ouvrent les portes à une vaste privatisation d’entreprises et secteurs publics, tels que les médias et la santé. Sur une émission de radio Argentine (Radio Mitre), Milei a déclaré que “tout ce qui peut être dans les mains du secteur privé sera dans les mains du secteur privé”. Cette position ultralibérale prône une régulation de l’économie par le marché et un État strictement non-interventioniste, surtout en termes de subventions (transports, énergie,…)  et de programmes de sécurité sociale (pensions, aides sociales,…). 

Donald Trump salue la victoire de Milei

Javier Milei a, au départ, déclaré vouloir fermer la banque centrale argentine et introduire le dollar américain à la place du peso qui, corollaire de l’inflation rampante, subit une forte dévalorisation. Ce phénomène a par ailleurs vu le seuil de pauvreté en Argentine augmenter jusqu’à atteindre les 40% en 2023 (INDEC). Pour le néo-président, la solution était celle d’une alliance avec les États-Unis à travers l’introduction du dollar dans le pays. Solution sur laquelle Milei a dû rétracter par la suite, faute de réserves de change suffisantes pour sortir les pesos de la circulation et les remplacer par des dollars. Milei entend tout de même affirmer son alliance avec “les États-Unis, Israël et le monde libre”.

Sur ce point, Donald Trump, candidat à la présidentielle 2024 aux États-Unis, a salué la victoire de Milei en se disant “très fière de lui”. Les résultats de cette présidentielle pourraient donc être déterminants pour la mise en place du programme économique et politique de Milei, qui souhaite attirer des capitaux internationaux nécessaires pour la reconstruction de l’Argentine.  

Lors de son investiture, Javier Milei a tenu un discours glacial devant ses supporters réunis devant le Congrès. Il leur a promis des coupes budgétaires de 20 milliards de dollars et un programme d’ajustement “choc”, qu’il reconnaît risque d’avoir des effets négatifs dans le court-terme sur le taux d’emploi, les salaires des fonctionaires et la pauvreté. Néanmoins, il considère qu’il n’y a pas d’autre alternative pour voir “la lumière au fond du tunnel”. En réponse, ses supporters ont chanté en choeur “Motosierra !” (tronçonneuse), l’outil choisi durant sa campagne pour symboliser les coupes budgétaires qu’il souhaite mettre en place.

La coalition de Javier Milei, “La Libertad Avanza”, a obtenu seulement 10% des sièges au Sénat et 15% au Parlement. De plus, son parti n’a gagné aucune des 24 élections provinciales, alors que ces gouverneurs jouent un rôle crucial pour influencer les députés et les sénateurs. Cela laisse Milei avec une faible marge de manœuvre quant à l’adoption de ces réformes, le contraignant à faire des alliances ou des concessions avec des gouverneurs péronistes par la suite. 

Rachele Luisari

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